Nuit correcte à côté du refuge. Les quelques bourrasques de vent ne nous ont pas gêné. On se réveille à 6h30. Séance de pansements préventifs. Rangement des affaires. Petit-déjeuner à table, devant le refuge, en contemplant le lac et la montagne, pendant que le refuge se réveille. En attendant de prendre notre pique-nique du midi et de payer notre dû, nous écoutons le responsable du refuge conseiller des routes. Pas de doute, c’est un vrai montagnard ! Puis on démonte la tente qui est quasiment sèche (en général, cette tente condense beaucoup sous le double toit).
Nous quittons ce refuge vers 8h20. Nous descendons vers le barrage en admirant une derrière fois le pic de Crabère et le cirque qui entoure l’étang. La reprise du GR se fait par devant et en contrebas du barrage, ce qui nous permet d’admirer la belle maçonnerie en pierres. On commence donc par descendre avant de monter, les départs sont souvent un peu surprenants !
La montée vers la Serre d’Araing est évidente. Le sentier est clairement tracé et marqué. Parfois, le sentier est creusé par les pluies. Nul besoin de garder un oeil sur la ligne électrique comme le conseille le topo-guide. En une heure et quelques minutes, nous sommes au col de la Serre d’Araing (2221 m). On prend un bout de sentier sur la droite et on monte pendant quelques minutes avant d’entamer sur la gauche la descente vers Eylie-d’en-Haut.
Le sentier descend d’abord dans la prairie. On reste toujours proche de la ligne électrique. Puis il se rapproche de la falaise. Il passe près du petit barrage de Chichoué, aujourd’hui asséché. Puis on passe devant deux bornes (nous n’avons pas vu la troisième) et une stèle de pierre blanche dédiées à la mémoire d’électriciens foudroyés à cet endroit lorsque la mine était en service.
Peu après, on découvre la mine abandonnée de Bentaillou (1870 m). Cette mine a été ouverte en 1853 pour l’extraction de blende et de galène. On obtient du zinc à partir de la blende et du plomb et de l’argent à partir de la galène. Le minerai était descendu par des câbles au Bocard d’Eylie pour y être lavé. Au début du 20e siècle, 400 mineurs travaillaient dans les mines de la vallée du Biros, dans des conditions pénibles et périlleuses, soumis au froid. Après des hauts et des bas, la mine de Bentaillou ferme définitivement en 1955. Les galeries ont été toutes explorées et cartographiées avant d’être obturées.
Sur l’avant du bâtiment, à l’arrivée des lacets de la route, il y a un point d’eau. Dans les alentours des bâtiments, on pourrait bivouaquer si les troupeaux de moutons ne nous avaient précédés…
Le GR reprend à l’arrière de ce bâtiment, vers le col de Catauère (1706 m). C’est un large sentier horizontal. qui a été creusé à flanc de montagne pour la mine. Sous le soleil, il fait bien chaud… On passe devant deux galeries fermées par des portes métalliques.
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Attention à ne pas manquer le sentier qui prend à droite, de façon peu visible, deux cents bons mètres après la deuxième galerie, bien avant la conduite d’eau. On descend alors dans des prairies d’altitude par des lacets bien tranquilles, bien qu’ils soient à flanc d’une forte pente.
On passe une zone rocheuse où l’on perd 100 mètres en quelques lacets et une dizaine de minutes. Le sentier n’est pas des plus faciles. On préfère ne pas avoir à l’emprunter par temps de pluie ou de brouillard bien dense !
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La descente vers la station de Rouge (1550 m) se fait au milieu de prairies. Sur la gauche, on voit bien la conduite forcée. A Rouge, le minerai provenant de la mine descendait vers le Bocard d’Eylie par un deuxième câble. Certains bâtiments en ruine sont encore encombrés de matériel à l’abandon.
On s’arrête à l’ombre d’un arbre, un peu à l’écart du sentier, juste après la station, pour casser la croûte.
Nous continuons dans les lacets d’un chemin pentu. L’altitude diminue rapidement. La forêt de hêtres est bienvenue, car elle nous offre de l’ombre. Le sentier sollicite toujours l’attention : cailloux, ruisseaux, passages glissants…
Au débouché du sentier, au bord du ruisseau, le gîte d’étape est à droite, à 20 mètres, à l’entrée du village d’Eylie-d’en-Haut (990 m). Il est 15 heures.
Nous avons passé 6 heures 40 sur le GR. Le dénivelé positif est de 271 mètres. Le dénivelé négatif est de 1231 mètres.
Nous manquons de vivres et les pieds de Marie-Noëlle sont en mauvais état. Claude, le gérant du gîte nous met en relation avec un taxi qui nous emmène jusque Sentein (pour 35 €) où nous trouvons une épicerie pour compléter ce qui nous manque en alimentation (essentiellement des vivres de course : fruits frais et séchés, cacahuètes…). Mais nous sommes samedi, la pharmacie est fermée depuis midi. On se contentera du sparadrap et des compresses trouvées à l’épicerie… (total des courses : 30 €). En cours de route, nous glanons des informations sur la vie présente et passée de la vallée, sur la présence des ours qui ne sont pas bien vus des bergers, ce qu’on peut comprendre…
Retour à Eylie. Nous reprenons nos sacs et nous mettons à la recherche d’un endroit pour bivouaquer. Nous pensions trouver quelque chose entre l’usine désaffectée du Bocard et la rivière du Lez, mais il n’y a que des parkings et des endroits pas très sympathiques. Nous revenons sur nos pas et installons notre tente juste avant le pont. Il fait encore chaud ce qui rend possible une rapide toilette dans le torrent. Puis nous retournons à Eylie, prendre le repas dans la maison que Nelly et Claude ont aménagée et rénovée avec beaucoup de goût. D’ailleurs, le repas est aussi préparé avec goût (sublime purée aux vraies pommes de terre !). Nous aurons aussi un bon pique-nique pour le lendemain (le tout pour 40 €)
Comme c’est la soirée des gîtes d’étape, nous avons le privilège de voir un film sur la mine de Bulard. Claude a publié un livre de photos relatant l’histoire de cette mine « tueuse d’hommes » qu’il ne faut pas hésiter à se faire expédier. Soirée agréable, bien sûr, et très intéressante. Nous n’imaginions pas le passé minier de cette vallée du Biros.
Coordonnées du gîte d’Eylie-d’en-Haut sur leur site Internet.
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