Etape 62 – Dimanche 6 juillet 2014 : D’Arles-sur-Tech à l’éco-gîte de La Palette

Une nouvelle fois, nous n’entendons pas le réveil… Lever à 6h20. Nous quittons le camping à 8h00. Personne ne semble réveillé.

Arles-sur-Tech : la traverse

Arles-sur-Tech : la traverse

Nous posons nos déchets dans un container situé après le pont sur le Riuferrer avant de descendre vers le village. Le GR emprunte une traverse (ailleurs, on dirait une venelle), passage étroit avec un mur à gauche et les immeubles à droite, qui contourne la vieille ville. Nous passons devant la gare, puis sur le carreau de la mine maintenant désaffectée. La ville est calme, très calme…

Passerelle sur le Tech

Passerelle sur le Tech

Nous traversons une longue passerelle métallique sur le Tech, qui est très calme, lui aussi, comme endormi. Vers 9 heures, la ville s’efface derrière nous. Nous entrons dans un sous-bois humide, en faisant bien attention à repérer les traces de passage, car le balisage n’est pas très clair.. Nous sortons dans des champs. Sur notre gauche, derrière des broussailles ou des bambous, nous entendons des bruits de volailles. À 9 heures 15, les cloches carillonnent 10 minutes. C’est joli…

Entre Arles-sur-Tech et le col de Paracolls.

Entre Arles-sur-Tech et le col de Paracolls.

Sortant du sous-bois de châtaigniers, nous traversons une route et entrons dans un maquis. Nous empruntons parfois une ravine, heureux qu’il ne pleuve pas. La pente est sévère pendant environ une heure et demie. Pendant une petite heure, nous retournant, nous pouvons contempler Arles-Sur-Tech et comprendre comment la ville est construite autour de son abbaye bénédictine. A noter qu’en montant, nous rencontrons à trois reprises un affichage mentionnant l’attitude et la progression.
A partir de 800 mètres, la pente s’adoucit peu à peu, surtout après l’embranchement du sentier qui mène à la batterie de Santa Engracia et celui du col de Paracolls. La végétation change, nous sommes maintenant dans un bois.

Au col de Paracolls

Au col de Paracolls

Bien avant 11 heures, nous arrivons au col de Paracolls (902 m). Il fait très beau, même chaud. C’est une belle matinée. Pause pour alléger les gourdes. Puis on entame la descente, d’abord dans une châtaigneraie, puis dans un sous-bois de pins, ensuite dans un maquis de chênes-verts. La chaleur augmente tout en restant plaisante. On remonte un peu, passant quelques rochers. Nous traversons un ruisseau qui ne serait pas mentionné dans un topo si on était en Ariège. Après le ruisseau, on continue sur notre gauche jusqu’au hameau en ruine de Paracolls (870 m). On se demande, en découvrant les traces d’un feu : peut-on bivouaquer à cet endroit ?  Sans eau, ce n’est pas très intéressant.
La descente s’accentue ensuite dans des lacets. On passe à nouveau un ruisseau et on remonte de 50-60 mètres pour éviter un passage au bord d’un mas situé dans un propriété privée.  On grogne, bien sûr, à propos de cette interdiction, que nous comprendrons mieux un peu plus tard, au Moulin de la Palette, quand on nous en expliquera les raisons.

Arrivée au Moulin de la Palette

Arrivée au Moulin de la Palette

Puis on descend à nouveau jusqu’à un gros ruisseau, que l’on franchit sur un tronc d’arbre. On prend à gauche le long du ruisseau pendant quelques dizaines de mètres avant d’arriver à l’éco-gîte du Moulin de la Palette (661 m). Il est 12h30.

Alors que nous n’avons pas prévenu de notre arrivée, l’accueil de Catherine et Laurent est mieux que bien. Il passent un moment à discuter avec nous avant de nous laisser déjeuner de gros casse-croûtes, de limonade bien fraîche et de glaces (parce que c’est dimanche…).  À ce moment-là, nous avons encore l’idée d’aller à Montalba-d’Amélie et de bivouaquer à l’entrée du village, au bord du parking. Mauvaise idée, nous dit Catherine, car c’est la fête des chasseurs. Même si on pouvait bivouaquer, nous ne pourrions dormir qu’assez tard. Mais, il y a une variante possible qui passe « par les crêtes » qu’on nous décrit. C’est celle que nous prendrons demain.

D’ici là, nous installons notre tente sur l’espace de bivouac, en-dessous du gîte et nous profitons du soleil abondant, pour faire de la lessive et la sécher. A 16h30, nous nous mettons à l’abri pendant une demie-heure, le temps de laisser passer l’orage.
En soirée, nous prenons notre repas sur la terrasse du gîte. Le temps s’est couvert. Mais demain, il fera beau, nous en sommes persuadés…

Ce jour, le dénivelé positif a été de 620 mètres. Le dénivelé négatif a été de 241 mètres. Nous avons passé 4 heures 30 sur le chemin (pauses comprises) et parcouru 7,3 kilomètres.

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Lundi 7 juillet 2014 : Pause à l’éco-gîte de La Palette

Nous nous levons tôt. Le ciel est chargé, mais il semblerait que ça va s’améliorer. On plie la tente et on va prendre notre déjeuner devant le gîte. A 7h30, nous partons en direction du Roc de Frausa par la crête. On entend le fracas du tonnerre derrière nous.  Nous dépassons le mas Pujol. Des éclairs tombent devant nous, à dix ou vingt mètres. Je commence à négocier un retour au gîte. Par temps d’orage, la crête me semble dangereuse. J’ai à peine le temps de finir ma phrase qu’il nous semble que le ciel nous tombe sur la tête. En deux minutes, nous enfilons nos vestes de pluie et couvrons nos sacs qui déjà sont bien mouillés. Quand nous nous replions sous un auvent devant le mas Pujol, la piste est devenue un ruisseau charriant du sable. Nous patientons jusqu’à ce que la pluie se calme un peu et nous revenons au gîte, au grand soulagement de Catherine et Laurent qui n’auraient pas aimé nous que nous continuions.
Comme nous sommes trempés et que nous savons qu’ils ne refuseront pas un coup de main pour terminer le nettoyage du nouveau gîte qu’ils ouvrent au moulin, nous prenons une journée de pause.

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Etape 63 – Mardi 8 juillet 2014 : De l’éco-gîte de La Palette à Las Illas

Nuit très agréable. Nous avons étrenné une chambre à l’ambiance marine dans le nouveau gîte du Moulin de la Palette. Nous nous levons trop tôt, à 5h30, quand tout le monde dort encore. Pour partir, il nous faut attendre d’avoir les pique-niques, à 7h00.
Aujourd’hui, nous ne suivrons pas le trajet orthodoxe du GR10, mais un chemin en crête. Nous nous étions inquiété au sujet de la longueur des deux étapes menant au Col de l’Ouillat, chacune faisant un peu plus de 20 km. Nous avions pensé bivouaquer à Montalba-d’Amélie pour diminuer la longueur de l’étape menant à Las Illas. Nous en ouvrant à Catherine, elle nous a suggéré de faire le trajet jusque Las Illas « par les crêtes » et nous a décrit le topo en nous précisant qu’on gagne deux heures sur ce trajet par rapport à celui du GR10 qui passe par Montalba-d’Amélie. En fait ce trajet est celui de la HRP.

En montant au col de l'Esquarra

En montant au col de l’Esquarra

La pancarte au début de la montée

La pancarte au début de la montée

Suivant son conseil, nous prenons donc, au-dessus du gîte, la direction de l’Esquarra. Après le pont, nous repérons la pancarte indiquant le début d’une piste en lacets serrés qui nous amène au col du même nom. Le sentier est plutôt raide, caillouteux, assez bien cairné. Parfois, des branches gênantes des jeunes pins ont été coupées. Derrière nous la vallée se dessine peu à peu, très belle sous un ciel de plus en plus bleu. A l’est, le soleil est encore caché derrière la montagne, nous montons au frais. En débouchant au col (env. 900 m), nous trouvons une piste et un tracteur ! Il n’y a plus de signes indiquant la direction. Nous nous hasardons dans des fougères pendant quelques mètres pour nous trouver sur la crête qui mène au col de Périllou (1056 m). C’est un large chemin herbeux qui semble fait pour marquer la frontière. Il suit la crête jusqu’au col de Périllou (1056m) marqué par des clôtures. Nous voyons nettement, en Espagne, la commune Maçanet de Cabrenys et un bras du lac du barrage de Boadella.

Vue vers l'ouest

Vue vers l’ouest

La suite du sentier redevient « classique », petit sentier montant quasiment toujours à découvert au milieu de pins et de fougères. On suit un balisage jaune régulier et bien visible. On passe plusieurs cols encombrés de végétation. Sur certains, des chevaux paissent.
Mais le meilleur est sur notre gauche où, constamment, nous avons une vue magnifique.

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Vue sur Céret et la plaine

Vue sur Céret et la plaine

Le sentier est en-dessous de la crête-frontière. Nous arrivons à suivre notre progression sur la carte (au 1:50000, pas assez détaillée), notamment grâce aux gros tas de rochers qui ressemblent à d’énormes cairns qu’un géant aurait posé pour baliser le sentier. Sur notre carte, leur altitude est mentionnée : 1299, 1438. On passe sous le roc de la Campane qu’on laisse bien à l’ouest.  A un moment, le sentier oblique à droite avec un balisage bleu qui ne dure pas longtemps, le long d’un sentier en courbe de niveau d’une centaine de mètres.
A partir de là, on voit Céret et toute la plaine.

Puis, le sentier devient plus rocheux. A l’approche de 1400 mètres environ, nous atteignons une sorte de col assez vaste d’où l’on voit les antennes avant d’entrer dans un bois de jeunes arbres. On retrouve la trace du GR que l’on suit pendant une dizaine de minutes.

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Au Roc de Frausa

Au Roc de Frausa

Comme nous n’avons pas une vision de la fin du trajet, dès que nous sommes devant le Roc de Frausa (1417 m), nous reprenons dès que nous le retrouvons le sentier balisé en jaune. Au début, il est peu visible, caché dans de hautes herbes. Il se dirige plein est vers le Roc de Frausa oriental à 1450 m.

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Le versant espagnol

Le versant espagnol

Les antennes de la TV espagnole

Les antennes de la TV espagnole

Nous arrivons sur une prairie avec, à notre droite les antennes du relais de la télévision espagnole. En face du relais, il y a une cabane fermée. On voit mieux le barrage de Boadella.
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La Méditerranée enfin...

La Méditerranée enfin…

Et là, enfin, nous voyons la mer pour la première fois depuis l’Atlantique… Il est 11h30.  Moment émouvant ! Sur la photo, on ne distingue pas très bien, mais elle est bien là, devant nos yeux…
Nous nous arrêtons un instant pour la vue et… pour nous sustanter un peu. Derrière nous, le temps se fait gris et vaguement menaçant. Aurons-nous de la pluie ? La question nous fait hésiter sur le chemin à prendre pour rejoindre le col du Puits de Neige : par la crête qui passe dans la hêtraie ou par la piste ? Nous choisissons la piste

Fontaine sur la piste

Fontaine sur la piste

Piste descendant vers le col du Puits de la Neige

Piste descendant vers le col du Puits de la Neige

C’est donc une descente sans charme par une piste cimentée qui nous mène vers le col du Puits de Neige.  Cependant, ce chemin banal et peu touristique recèle une surprise dans un tournant : une source majestueuse qu’on ne peut manquer, même un jour de pluie ou de brouillard.

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Le début de la piste vers Salinas

Le début de la piste vers Salinas

Au col du Puits de la Neige

Au col du Puits de la Neige

Nous arrivons rapidement au col du Puits de la Neige (1250 m) où nous repérons de suite le début très bien signalé de la piste « Chemin de la Fraternité » vers l’ermitage de Salinas.  Nous nous arrêtons pour le pique-nique. Mais ce midi, on mange chaud, une soupe et une purée au lait concentré. Le luxe !

Source

Source

La grotte de l'ermite

La grotte de l’ermite

Le sentier vers l’ermitage de Salinas débute en sous-bois. C’est bien agréable et ça change de la piste ! Avant le refuge, on passe devant la grotte de l’ermite. Juste en-dessous, une construction impressionnante abrite une source.

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Aire de pique-nique et de bivouac

Aire de pique-nique et de bivouac

Ermitage de Las Salinas

Ermitage de Las Salinas

Nous continuons par le chemin qui passe au-dessus de cette source et nous arrivons devant l’Ermitage de Las Salinas, un établissement ouvert le dimanche. Il y a d’autres bâtiments à l’arrière -dont un refuge- que nous n’avons pas été voir.

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Pancarte

Pancarte

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Le sentier descend alors dans la forêt. Puis il rejoint la piste. Le balisage n’est pas extrêmement intelligible (pour nous, du moins !). Mais nous devons préciser que ce coin de la forêt a été exploité, ce qui rend le sentier un peu brouillon.

Le chemin apparaît long jusqu’à une sorte de col (895 m). On passe entre deux bornes pour entrer sur une piste bétonnée qui descend à flanc en contournant le Puig del Faig. Magnifique vue sur La Vajol. On passe une barrière avec un rail anti-bétail au sol et on retrouve une piste de terre qui nous conduit au col de Lly (713 m). Le temps s’est mis au beau avec un vrai soleil qui chauffe. Il est vrai que nous sommes en Espagne !

Las Illas est tout proche

Las Illas est tout proche

Au col de Lly

Au col de Lly

L'Espagne...

L’Espagne…

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Stèle rappelant l'exil des Républicains espagnols en 1939

Stèle rappelant l’exil des Républicains espagnols en 1939

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En laissant à droite une maison, on a l’impression de pénétrer dans un fourré. On débouche sur un plat herbeux et on passe devant la stèle qui commémore l’exil des Républicains espagnols fuyant la dictature de Franco, pendant l’hiver des mois de janvier et février 1939.

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Arrivée à Las Illas

Arrivée à Las Illas

On continue sur une route de terre, puis un mauvais sentier en sous-bois qui débouche sur une piste, enfin sur un sentier bordé d’un mur de pierres qui nous amène tranquillement en haut du village de Las Illas (550 m), près de l’hôtel des Trabucayres. Il est 15 heures 30.
On traverse le village pour trouver le lieu de bivouac que la commune met à disposition des randonneurs. C’est un terrain bien plat avec une pelouse bien tondue, un coin feu et un point d’eau. Au-dessus, le long de l’abri du car, il y a des toilettes avec, sur le pignon, un point d’eau et une douche (froide). Lorsque nous nous installons, un employé municipal s’arrête pour nous préciser aimablement que l’eau est potable. D’autres personnes passent en voiture et nous font un signe amical. Cet accueil est des plus agréables.
Plus tard, nous voyons passer les gr’distes que nous avions vu à La Palette et qui nous avaient dit – avec fermeté – ne pas vouloir s’écarter du gr10 canonique. Nous avons donc bien gagné deux bonnes heures sur le trajet du GR10 !

Ce jour, le dénivelé positif a été de 789 mètres. Le dénivelé négatif a été de 900 mètres. Nous avons passé 8 heures 30 sur le chemin, pauses comprises.

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Etape 64 – Mercredi 9 juillet 2014 : De Las Illas au col de l’Ouillat

Le bivouac de Las Illas au petit matin

Le bivouac de Las Illas au petit matin

Au bivouac, nous sommes les premiers levés et les premiers partis, à 7h45. Le ciel est peu engageant et comme l’étape est longue, nous voudrions faire un sérieux bout de chemin avant qu’il pleuve, s’il doit pleuvoir, bien sûr.

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Nous montons au col du Figuier (685 m) par une route en lacets. C’est tranquille mais pas transcendant. Nous sommes sur le bitume et on longe des maisons. Au col, petite hésitation sur la route à suivre. On prend sur la gauche, une piste sablée qui serpente au milieu des taillis. Le temps est humide. A deux reprises, nous passons à côté de tentes qui semblent avoir été montées à la va-vite sur le bord du sentier. Engoncé dans les taillis, ce tronçon de sentier nous paraît très long, comme nous discutons, nous ne prenons pas de repères.
On descend ensuite dans un beau et vaste sous-bois de hêtres, de sapins. On en sort au carrefour du Mas Nou. Là, nous faisons un arrêt médical pour soigner un début d’ampoule à un pied de Marie-Noëlle. Puis on reprend le sentier après avoir fait quelques commentaires admiratifs sur le jardin potager. On passe aux abord des bâtiments du Mas Nou, un endroit qui suscite toujours un peu plus de curiosité que la normale… Mais aujourd’hui, nous ne voyons personne et comme il fait bien frais, les gens seraient habillés. Au pied d’un poteau téléphonique, un ouvrier nous informe que le grassouillet cochon roux que nous admirons est issu d’un croisement avec des cochons corses. On le croit…

Un âne s'ennuie

Un âne s’ennuie

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Plus loin, c’est un âne esseulé qui nous retient un instant. Dans son champ tout pelé, il semble s’ennuyer. On marche facilement, sur une large piste, quasiment à l’horizontale. Il y a un peu de vent.
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Où est-on ?

Où est-on ?

Tout en marchant, nous nous demandons : si on montre cette photo sans dire à quel endroit nous l’avons prise (avant le  col de Porteille) , pourrions-nous faire croire que c’est un sentier en Bretagne ? Peut-être… Le ciel est grisâtre, la végétation bien verte, le sable du sentier est humide… on pourrait être au début de l’automne.

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Borne 564

Borne 564

Borne

Borne

On passe une borne peu avant neuf heures. N’ayant pas noté  où je l’ai photographiée, je crois qu’il s’agit d’une borne au col de Porteille. Le sentier continue d’être évident.

A la borne 564, nous faisons les curieux pour savoir ce qu’il y a derrière la barrière : rien d’intéressant, c’est décevant !

un chêne-liège.

un chêne-liège.

Au col del Priorat

Au col del Priorat

Plus loin, au col del Priorat (459 m), nous prenons une piste à gauche sur quelques centaines de mètres, puis nous nous engageons dans un sentier de traverse, bien étroit, au milieu de chênes-liège. La végétation est clairement méditerranéenne.

Un tas de liège.

Un tas de liège.

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Nous passons devant quelques paquets de liège qui semblent être oubliés. Le soleil s’est levé, le vent aussi… Le ciel est totalement bleu. Nos craintes de pluie de ce matin se sont évaporées. Nous voulions du soleil, en voici, enfin !

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Arrivée sur la piste bétonnée

Arrivée sur la piste bétonnée

Pancarte

Pancarte

Nous débouchons sur une piste en béton, un peu avant le Mas Bardès (360 m). Devant nous, l’autoroute, les voitures, les camions. Sur la droite, le Perthus. Nous prenons un instant pour remiser dans nos sacs polaire et veste de montagne, pour sortir le chapeau et les lunettes de soleil. Le vent fort masque le bruit de la circulation sur l’autoroute.

Le cimetière militaire

Le cimetière militaire

On distingue l'autoroute

On distingue l’autoroute

A partir d’ici jusqu’au Perthus, nous sommes sur une piste, puis une route. Nous passons les ruines de Panissars, le cimetière militaire et remontons jusqu’au croisement avec la route qui mène au Fort de Bellegarde. A nouveau, nous descendons et arrivons au Perthus.

Nous négligeons, à tort, une petite épicerie qui est sans doute celle des gens qui habitent le quartier et non celle des touristes. Dans la rue principale, nous n’avons plus de choix que d’entrer dans un énorme supermarché qui vend tout en gros volume ( parfum au litre, bonbons au kilo…) nous, on veut des fruits, des fruits secs et des céréales. En plus, difficile d’y entrer tous les deux avec nos sacs, les vigiles n’apprécieraient pas. Je reste sur les marches où me rejoint un couple de randonneurs partis de Banyuls hier matin. Ils se plaignent du vent et de la chaleur… Regarder les gens qui passent dans la rue est extrêmement dépaysant. Plusieurs portent des sacs, signe qu’ils ont fait des courses dans les magasins, et pas vraiment de quoi manger ce midi. C’est une foule bigarrée de gens nonchalants ou pressés. Nous qui avons passé des journées sans voir personne, sans croiser de voitures, sommes étourdis par le flot incessant de voitures et de cars.
Comme il est midi, nous nous écartons de la rue centrale pour trouver un restaurant catalan où nous sommes quasiment les seuls clients. Un déjeuner assis, servi à table, chaud et bon, c’est agréable !

Au col de la Tour

Au col de la Tour

Juste après le pont autoroutier

Juste après le pont autoroutier

Puis nous reprenons le GR en remontant un peu la rue principale. Nous descendons en longeant un parking pour passer sous le pont autoroutier. Le poteau indique 283 mètres d’altitude. Un groupe de randonneurs nous rejoint pendant que nous faisons un arrêt pour téléphoner. A droite, on prend un sentier qui monte au col de la Tour. Il semble que nous passons en Espagne le temps de monter par des lacets évidents. Au col de la Tour (327 m), à 13 heures 30, il fait très chaud et on a l’impression d’avoir bien grimpé jusqu’au moment où on lit l’altitude…

Au col de Comtessa

Au col de Comtessa

Conseil peu utile...

Conseil peu utile…

Nous continuons pour rejoindre le col de Comtessa (521 m). En montant, nous passons près d’une pancarte qui recommande de rester sur le sentier. Par ce très beau temps, nous n’avons pas de raison de faire autrement.  Le col de Comtessa est marqué par une large barrière et l’arrivée sur une piste tout aussi large, bien gravillonnée. Nous rentrons en France. la large piste se transforme en sentier. Nous passons près d’un réservoir à eau et ne rechignons pas quand nous nous trouvons à l’ombre de la végétation.

Au Pla de l'Arca

Au Pla de l’Arca

Nous sommes au Pla de l’Arca (604 m) une petite heure après avoir passé sous le pont, au Perthus. Sur la gauche, on prend une longue piste qui nous mène aux abords du hameau de Saint -Martin-d’Albère. La sensation de longueur est encore ici liée à notre inattention. Nous parlons et oublions de regarder la montre et d’évaluer la distance parcourue. Mais le moral est bon et il fait beau. Tout va bien.
Avant Saint -Martin-d’Albère, nous traversons le correc dels Empordanesos, un ruisseau peu abondant qui coule sur une plaque de béton. On le suit quelques instants avant d’attaquer une bonne grimpette dès que le sentier s’en écarte. Un moment, on voit la route qui serpente en-dessous du sentier. De nouveau, nous retrouvons un sentier confortable, montons ensuite sous des arbres, arrivons sur la route, continuons à grimper jusqu’au Coll del Ras.

Après le Coll del Ras

Après le Coll del Ras

Le col de l'Ouillat est vers la gauche

Le col de l’Ouillat est vers la gauche

Le chemin s’élève parmi les genêts. Nous marchons sur une large crête. Parfois, le sentier n’est pas évident, mais il suffit de grimper, c’est tout droit… Le vent est fort, ce dont on ne se plaint pas puisqu’il évacue la chaleur.
Vers 880 mètres (nous surveillons l’altimètre), une pancarte nous indique, s’il y avait besoin, que le sentier oblique à gauche. Nous entrons dans une hêtraie qui précède une châtaigneraie. Sur la carte, le sentier suit une courbe de niveau. Sur le terrain, c’est un peu différent, il y a quelques petites montées et descentes. C’est dans ces moments où la topographie est trompeuse, où on est en fin d’étape et que l’envie de se poser devient impérieuse que je me demande pourquoi je me suis lancé dans cette aventure !

On aperçoit le refuge

On aperçoit le refuge

Nous passons devant un hangar bardé de planches qui abrite une écurie. Le sentier devient confortable. Une demi-heure après la bifurcation, nous apercevons le refuge du Col de l’Ouillat (936 m), puis, juste après, le châlet.
Nous sommes surpris d’y trouver du monde. Mais c’est qu’on y monte en voiture pour profiter d’une vue dégagée et magnifique ! Au loin, le temps étant clair, on distingue le Canigou, le Bassegoda et le fort de Bellegarde.
L’accueil est sympathique. La jeune femme qui nous reçoit prend son temps pour nous expliquer que l’eau n’est pas potable en ce moment, qu’on peut acquérir des bouteilles d’eau minérale à bas prix, qu’on pourra dîner ce soir, qu’on peut se doucher -gratuitement- dans l’annexe…

Le chalet de l'Ouillat

Le chalet de l’Albère

Après la limonade et le coca, nous cherchons – et trouvons – un endroit où planter notre tente à l’abri du vent, bien caché dans un bosquet sous les grands pins.
Le soir, nous dînons avec les autres randonneurs, l’occasion de partager des histoires de randonnée. La plupart seront à Banyuls demain soir. Moins chargés que nous puisqu’ils ne campent pas, ils peuvent faire l’étape d’une seule traite. Le couple avec qui nous sommes à table nous fait connaître une jeune femme qui randonne avec sa fille d’une dizaine d’années, qui a dormi au Pic Sailfort dans un  tout petit refuge. Information précieuse…
En fin de repas, la jeune femme qui nous a accueilli et qui entend les conversations nous raconte que, presque chaque jour, elle entend les randonneurs du GR10 plaisanter à propos du Mas Nou. Nous pas, je l’ai dit, il faisait trop frais et nous  n’avons rien vu qui qui prêterait à commentaire plus ou moins ironique.
Au moment de gagner notre tente, elle nous prévient qu’il y a des renards, que garder de la nourriture dans la tente est risqué. On lancera donc une ficelle au-dessus d’une branche pour mettre nos vivres en hauteur.
Vraiment, la pause au chalet de l’Albère est à recommander.

Ce jour, l’étape a fait 24 km. Le dénivelé positif a été de 890 mètres. Le dénivelé négatif a été de 503 mètres. Nous avons passé 8 heures 15 sur le chemin, pauses comprises.

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Etape 65 – Jeudi 10 juillet 2014 : Du col de l’Ouillat au pic de Sailfort

Lever un peu tardif (6h00). Etant bien à l’abri du vent, la nuit a été calme. Départ à 7h00 dès que nous avons pris le pique-nique au chalet. Nous aurions pu le prendre la veille, mais on nous a prévenu que des renards sont parfois avides des vivres des randonneurs, allant jusqu’à déchirer les tentes lorsqu’ils repèrent les bonnes odeurs qu’abritent les sacs.

Le sentier au bas de la forêt de pins

Le sentier au bas de la forêt de pins

Montée franche dans la majestueuse forêt de pins laricio sous une forte tramontane. Après une hêtraie, le sentier croise la route au col des Trois-Termes (1110 m). Exposés au vent, il fait vraiment frais. Nous nous arrêtons pour nous habiller plus chaudement, mettre des gants, le bonnet. Puis nous continuons le long de la crête, en bordant une clôture de trois rangs de fils barbelés qui, la rouille en témoigne, date certainement d’avant la création de l’espace Schengen. La montée jusqu’au pic Neulos et son relais de télévision est très ventée. Les bâtons se révèlent utiles. Les randonneurs avec qui nous avons dîné hier soir et qui ont dormi au gîte du col de l’Ouillat ont aussi des difficultés et progressent lentement.
Sur la gauche, la vue est dégagée. On distingue  St André, Sorède, Laroque-des-Albères, Elne, l’étang du Canet, la mer… Dommage, le temps ne se prête pas à la contemplation.

La source de Tagnarède

La source de Tagnarède

En descendant du Pic Neulos

En descendant du Pic Neulos

On contourne les installations par la gauche pour retrouver la route et… être à l’abri du vent. La descente continue dans  un sentier en sous-bois  qui nous mène rapidement à la fontaine -captée- de la Tagnarède.
Comme nous n’avions pas d’eau au col de l’Ouillat, nous en profitons pour rincer les chaussettes et nos ti-shirts…
Nous sommes dans un versant ensoleillé et sans vent, Même si on l’entend encore souffler dans le mât du relais de télévision du pic Neulos. Nous croisons un couple de Grdistes qui vont vers Las Illas et qui ont dormi au refuge.

Le refuge de la Tagnarède

Le refuge de la Tagnarède

Peu après, nous sommes à nouveau dans un sous-bois clairsemé et arrivons devant le refuge de la Tagnarède (1045 m). C’est un refuge en béton. L’intérieur est sombre. Il y a une cheminée, un peu de mobilier dégradé qui permet de penser que les randonneurs n’ont pas tous été soigneux… Le refuge n’est pas engageant. Par beau temps, nous n’y dormirions pas.………………….

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Au col de l'Estaque

Au col de l’Estaque

Le sentier continue à découvert. Nous sommes de nouveau exposés à la tramontane qui est très forte, sans doute davantage qu’en montant au pic Neulos. On enchaîne les cols sans trop réfléchir à la route que l’on suit qui est bien balisée et en espérant échapper au vent. Peine perdue, plus on avance, plus il souffle fort. Ce n’est que juste après le col de l’Estaque (1023 m) qu’il se calme, quand nous entrons dans une belle hêtraie. Quand la piste devient horizontale, nous trouvons des rochers qui nous mettent à  l’abri du vent. Nous y pique-niquons.

La tour Massane (?) et la mer...

La tour Massane  et la mer…

Nous repartons dans un bois de sapins, puis arrivons dans une prairie, au col des Emigrants (1126 m) au bord de la frontière. Le sentier devient quasi horizontal jusqu’au pic des Quatre-Termes (1156 m). On descend alors à une altitude de 1020 m. On passe  sans le savoir le col et la source de Massane qui n’est qu’un mince  filet d’eau sortant d’un tuyau au ras de terre ? Plus tard, nous le regretterons !

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Plus qu'une heure avant le pic...

Plus qu’une heure avant le pic…

Le sentier continue désormais au-delà des arbres, à découvert. La progression est ralentie par le vent qui nous déséquilibre à plusieurs reprises.

Au col del Pal (899m), on reprend la montée. Le vent est toujours fort mais nous repérons le pic de Sailfort, ce qui remonte le moral et donne envie d’y être. Dans la dernière pente, le vent semble s’être adouci.

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au pic de Sailfort

au pic de Sailfort

Nous arrivons sur la crête du pic de Sailfort (981 m). Il va falloir trouver un endroit de bivouac ou le petit refuge de Tomy dont nous nous avons appris l’existence la veille. Dans le premier tas de rochers, vers la droite, il y a un petit muret de pierres qui constitue un abri possible. Nous nous dirigeons vers les rochers qui sont à la gauche de la pancarte pour trouver l’abri. Il est possible de bivouaquer à l’abri du vent devant l’abri et un peu plus loin vers le nord.

Dans le refuge de Tomy

Dans le refuge de Tomy

Le petit refuge de Tomy

Le petit refuge de Tomy

Nous trouvons le refuge de Tomy qui est aménagé dans un abri naturel. Personne ne l’occupe ce jour, une chance car il est tout petit et ne peut abriter que deux personnes. Il faut se glisser entre les rochers pour franchir la porte vitrée. L’aménagement est luxueux par certains aspects : moquette simulant une pelouse verte à terre, bat-flanc avec des planches non fixées que l’on bouge selon qu’on veut être assis ou allongés. Il y a une petite réserve d’eau, une ou deux gamelles, un peu de vivres dont des amandes dans un sac en plastique pendu au plafond. Un cahier témoigne du projet de Maurice d’aménager cet abri pour des randonneurs qui seraient pris dans le mauvais temps. Ce n’est pas tout à fait notre cas, mais nous sommes très heureux de la trouver.

Dans le refuge de Tomy

Dans le refuge de Tomy

L’après-midi se passe tranquillement en prenant le thé, en mettant nos notes à jour, en lisant, en triant l’alimentation puisque qu’il ne nous reste que le repas de ce soir et le petit déjeuner du dernier matin sur le GR. Nous lézardons en contemplant la mer et en évoquant quelques souvenirs avec une réelle nostalgie. Dommage que la fraîcheur qu’apporte la tramontane ne nous permette pas de rester longtemps dehors…

Ce jour, nous avons parcouru 13 km. Le dénivelé positif est de 676 m. Le dénivelé négatif est de 539 m. Nous avons passé 7h30 sur le GR, pauses comprises.

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Etape 66 – Vendredi 11 juillet 2014 : Du pic de Sailfort à Banyuls

Lever du soleil sur Banyuls
Lever du soleil sur Banyuls

Réveil tôt pour regarder le lever du soleil sur Banyuls au travers des vitres du petit refuge Tomy. Le vent a soufflé toute la nuit, ce qui ne nous a pas dérangé, nous sommes à l’abri !
Nous partons tard, à 7heures, en laissant un abri bien propre et rangé. Nos sacs nous semblent légers, Nous avons hâte d’être à Banyuls (il n’y a que de la descente : 967 mètres)  et, en même temps, nous aimerions que le temps soit suspendu, que l’aventure continue. Peut-être revenir par le Gr11 !!! Dehors, la tramontane semble être un peu moins forte que la veille.
Nous descendons de la crête pour trouver un sentier en zig-zag qui nous met vite à l’abri du vent. Nous faisons plusieurs brefs arrêts pour admirer les vignobles typiques de Banyuls. 20-25 minutes plus tard, vers la cote 850, une source est signalée. Le sentier continue alors un peu plus à découvert.

A la belle étoile...
A la belle étoile…

Vers la cote 720, nous marquons un arrêt, une famille dort à la belle étoile sur le sentier qui, à cet endroit, est un peu plus large.  On peut donc bivouaquer à cet endroit, mais quel en serait l’intérêt, même si on est à l’abri du vent ? le lieu est proche du pic de Sailfort et de Banyuls...

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A gauche, la mer...
A gauche, la mer…

Au fur et à mesure que l’on descend, le paysage s’éclaire et se précise. On passe entre des chênes liège, des buis, une végétation sèche. La chaleur se fait peu à peu sentir. Puis on arrive sur le chemin de l’eau, une portion de sentier quasi horizontale assez longue. Enfin, nous la trouvons longue, car nous sommes perdus dans nos pensées, dans le souvenir du temps passé sur le GR. Heureux d’être arrivé au bout sans avoir connu de grosse galère et un peu tristes d’y être… De temps à autre, une pierre ou une racine sur laquelle le pied tape nous rappelle à un peu plus de vigilance.

Au col des Gascons
Au col des Gascons
On distingue la route qui arrive au col des Gascons
On distingue la route qui arrive au col des Gascons

Nous continuons tout en discutant. On passe en crête, puis un petit raidillon nous mène au col du Fourmigou (488 m) exposé au vent. On s’arrête un instant à l’abri d’un gabion pour commencer à vider une gourde et quitter la polaire. Le décor a changé, devant nous s’étalent les vignobles sur des coteaux à forte pente. On passe la cave Reigt, abandonnée et délabrée et on continue par un sentier en balcon et horizontal jusqu’au col des Gascons (386 m). Au col, on voit très bien la mer et la ville. Ceux qui voudraient vraiment descendre à Banyuls au lever du soleil pourraient bivouaquer ici, soit sur la bordure de la route, soit au pied de la pancarte du GR10. Il n’y a pas d’eau et il vaudrait mieux s’installer tard et partir très tôt. Ce ne serait pas un bivouac d’urgence ou de fatigue, mais vraiment un bivouac pour le « fun ».

DSCN1381

Ensuite, le sentier continue dans une sorte de ravine, passe devant la fontaine des chasseurs (280 m) et divague au bord d’une vigne, parmi des chênes-liège, le long d’un mur de pierres sèches, pour peu à peu nous approcher de Banyuls. On voit des enfants faire du cheval sur la gauche, puis le terrain des sports et le camping à droite sur l’autre ôté du vallon. On descend une dernière fois par un sentier qu’on quitte pour marcher dans un faubourg peu touristique : une rue goudronnée, passer sous la voie ferrée. On est dans Banyuls, d’abord dans une rue déserte, puis dans l’avenue Puig-del-Mas guère plus peuplée. On croise des voitures, des gens qui discutent devant des commerces. « Enfin, la civilisation! » Ou « horreur ! la civilisation !, on ne décide pas.

A Banyuls, devant la célèbre céramique
A Banyuls, devant la célèbre céramique

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La mairie se trouve sur la gauche lorsqu’on quitte l’avenue. C’est vraiment la fin…  L’émotion est palpable. La photo rituelle. Un vieux monsieur demande comme une évidence : « Vous venez d’Hendaye ? » et nous félicite. Petite fierté…

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Jean-Banyuls
MN-Banyuls

Puis on gagne la plage pour une baignade que nous ne ferons pas. Trop de vent, nous dit la surveillante de plage. Comme nous sommes de petits nageurs, nous nous limitons à un utile bain de pieds.

Ce dernier jour, nous avons tranquillement dévalé 967 mètres de dénivelé et passé à peine 4 heures sur le GR, mini-pauses comprises.

Un peu plus tard, en déjeunant, nous nous demandons : le referions-nous ?
Oui, sans hésiter…

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