
Le bivouac de Las Illas au petit matin
Au bivouac, nous sommes les premiers levés et les premiers partis, à 7h45. Le ciel est peu engageant et comme l’étape est longue, nous voudrions faire un sérieux bout de chemin avant qu’il pleuve, s’il doit pleuvoir, bien sûr.
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Nous montons au col du Figuier (685 m) par une route en lacets. C’est tranquille mais pas transcendant. Nous sommes sur le bitume et on longe des maisons. Au col, petite hésitation sur la route à suivre. On prend sur la gauche, une piste sablée qui serpente au milieu des taillis. Le temps est humide. A deux reprises, nous passons à côté de tentes qui semblent avoir été montées à la va-vite sur le bord du sentier. Engoncé dans les taillis, ce tronçon de sentier nous paraît très long, comme nous discutons, nous ne prenons pas de repères.
On descend ensuite dans un beau et vaste sous-bois de hêtres, de sapins. On en sort au carrefour du Mas Nou. Là, nous faisons un arrêt médical pour soigner un début d’ampoule à un pied de Marie-Noëlle. Puis on reprend le sentier après avoir fait quelques commentaires admiratifs sur le jardin potager. On passe aux abord des bâtiments du Mas Nou, un endroit qui suscite toujours un peu plus de curiosité que la normale… Mais aujourd’hui, nous ne voyons personne et comme il fait bien frais, les gens seraient habillés. Au pied d’un poteau téléphonique, un ouvrier nous informe que le grassouillet cochon roux que nous admirons est issu d’un croisement avec des cochons corses. On le croit…

Un âne s’ennuie
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Plus loin, c’est un âne esseulé qui nous retient un instant. Dans son champ tout pelé, il semble s’ennuyer. On marche facilement, sur une large piste, quasiment à l’horizontale. Il y a un peu de vent.
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Où est-on ?
Tout en marchant, nous nous demandons : si on montre cette photo sans dire à quel endroit nous l’avons prise (avant le col de Porteille) , pourrions-nous faire croire que c’est un sentier en Bretagne ? Peut-être… Le ciel est grisâtre, la végétation bien verte, le sable du sentier est humide… on pourrait être au début de l’automne.
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Borne 564

Borne
On passe une borne peu avant neuf heures. N’ayant pas noté où je l’ai photographiée, je crois qu’il s’agit d’une borne au col de Porteille. Le sentier continue d’être évident.
A la borne 564, nous faisons les curieux pour savoir ce qu’il y a derrière la barrière : rien d’intéressant, c’est décevant !

un chêne-liège.

Au col del Priorat
Plus loin, au col del Priorat (459 m), nous prenons une piste à gauche sur quelques centaines de mètres, puis nous nous engageons dans un sentier de traverse, bien étroit, au milieu de chênes-liège. La végétation est clairement méditerranéenne.

Un tas de liège.
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Nous passons devant quelques paquets de liège qui semblent être oubliés. Le soleil s’est levé, le vent aussi… Le ciel est totalement bleu. Nos craintes de pluie de ce matin se sont évaporées. Nous voulions du soleil, en voici, enfin !
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Arrivée sur la piste bétonnée

Pancarte
Nous débouchons sur une piste en béton, un peu avant le Mas Bardès (360 m). Devant nous, l’autoroute, les voitures, les camions. Sur la droite, le Perthus. Nous prenons un instant pour remiser dans nos sacs polaire et veste de montagne, pour sortir le chapeau et les lunettes de soleil. Le vent fort masque le bruit de la circulation sur l’autoroute.

Le cimetière militaire

On distingue l’autoroute
A partir d’ici jusqu’au Perthus, nous sommes sur une piste, puis une route. Nous passons les ruines de Panissars, le cimetière militaire et remontons jusqu’au croisement avec la route qui mène au Fort de Bellegarde. A nouveau, nous descendons et arrivons au Perthus.
Nous négligeons, à tort, une petite épicerie qui est sans doute celle des gens qui habitent le quartier et non celle des touristes. Dans la rue principale, nous n’avons plus de choix que d’entrer dans un énorme supermarché qui vend tout en gros volume ( parfum au litre, bonbons au kilo…) nous, on veut des fruits, des fruits secs et des céréales. En plus, difficile d’y entrer tous les deux avec nos sacs, les vigiles n’apprécieraient pas. Je reste sur les marches où me rejoint un couple de randonneurs partis de Banyuls hier matin. Ils se plaignent du vent et de la chaleur… Regarder les gens qui passent dans la rue est extrêmement dépaysant. Plusieurs portent des sacs, signe qu’ils ont fait des courses dans les magasins, et pas vraiment de quoi manger ce midi. C’est une foule bigarrée de gens nonchalants ou pressés. Nous qui avons passé des journées sans voir personne, sans croiser de voitures, sommes étourdis par le flot incessant de voitures et de cars.
Comme il est midi, nous nous écartons de la rue centrale pour trouver un restaurant catalan où nous sommes quasiment les seuls clients. Un déjeuner assis, servi à table, chaud et bon, c’est agréable !

Au col de la Tour

Juste après le pont autoroutier
Puis nous reprenons le GR en remontant un peu la rue principale. Nous descendons en longeant un parking pour passer sous le pont autoroutier. Le poteau indique 283 mètres d’altitude. Un groupe de randonneurs nous rejoint pendant que nous faisons un arrêt pour téléphoner. A droite, on prend un sentier qui monte au col de la Tour. Il semble que nous passons en Espagne le temps de monter par des lacets évidents. Au col de la Tour (327 m), à 13 heures 30, il fait très chaud et on a l’impression d’avoir bien grimpé jusqu’au moment où on lit l’altitude…

Au col de Comtessa

Conseil peu utile…
Nous continuons pour rejoindre le col de Comtessa (521 m). En montant, nous passons près d’une pancarte qui recommande de rester sur le sentier. Par ce très beau temps, nous n’avons pas de raison de faire autrement. Le col de Comtessa est marqué par une large barrière et l’arrivée sur une piste tout aussi large, bien gravillonnée. Nous rentrons en France. la large piste se transforme en sentier. Nous passons près d’un réservoir à eau et ne rechignons pas quand nous nous trouvons à l’ombre de la végétation.

Au Pla de l’Arca
Nous sommes au Pla de l’Arca (604 m) une petite heure après avoir passé sous le pont, au Perthus. Sur la gauche, on prend une longue piste qui nous mène aux abords du hameau de Saint -Martin-d’Albère. La sensation de longueur est encore ici liée à notre inattention. Nous parlons et oublions de regarder la montre et d’évaluer la distance parcourue. Mais le moral est bon et il fait beau. Tout va bien.
Avant Saint -Martin-d’Albère, nous traversons le correc dels Empordanesos, un ruisseau peu abondant qui coule sur une plaque de béton. On le suit quelques instants avant d’attaquer une bonne grimpette dès que le sentier s’en écarte. Un moment, on voit la route qui serpente en-dessous du sentier. De nouveau, nous retrouvons un sentier confortable, montons ensuite sous des arbres, arrivons sur la route, continuons à grimper jusqu’au Coll del Ras.

Après le Coll del Ras

Le col de l’Ouillat est vers la gauche
Le chemin s’élève parmi les genêts. Nous marchons sur une large crête. Parfois, le sentier n’est pas évident, mais il suffit de grimper, c’est tout droit… Le vent est fort, ce dont on ne se plaint pas puisqu’il évacue la chaleur.
Vers 880 mètres (nous surveillons l’altimètre), une pancarte nous indique, s’il y avait besoin, que le sentier oblique à gauche. Nous entrons dans une hêtraie qui précède une châtaigneraie. Sur la carte, le sentier suit une courbe de niveau. Sur le terrain, c’est un peu différent, il y a quelques petites montées et descentes. C’est dans ces moments où la topographie est trompeuse, où on est en fin d’étape et que l’envie de se poser devient impérieuse que je me demande pourquoi je me suis lancé dans cette aventure !

On aperçoit le refuge
Nous passons devant un hangar bardé de planches qui abrite une écurie. Le sentier devient confortable. Une demi-heure après la bifurcation, nous apercevons le refuge du Col de l’Ouillat (936 m), puis, juste après, le châlet.
Nous sommes surpris d’y trouver du monde. Mais c’est qu’on y monte en voiture pour profiter d’une vue dégagée et magnifique ! Au loin, le temps étant clair, on distingue le Canigou, le Bassegoda et le fort de Bellegarde.
L’accueil est sympathique. La jeune femme qui nous reçoit prend son temps pour nous expliquer que l’eau n’est pas potable en ce moment, qu’on peut acquérir des bouteilles d’eau minérale à bas prix, qu’on pourra dîner ce soir, qu’on peut se doucher -gratuitement- dans l’annexe…

Le chalet de l’Albère
Après la limonade et le coca, nous cherchons – et trouvons – un endroit où planter notre tente à l’abri du vent, bien caché dans un bosquet sous les grands pins.
Le soir, nous dînons avec les autres randonneurs, l’occasion de partager des histoires de randonnée. La plupart seront à Banyuls demain soir. Moins chargés que nous puisqu’ils ne campent pas, ils peuvent faire l’étape d’une seule traite. Le couple avec qui nous sommes à table nous fait connaître une jeune femme qui randonne avec sa fille d’une dizaine d’années, qui a dormi au Pic Sailfort dans un tout petit refuge. Information précieuse…
En fin de repas, la jeune femme qui nous a accueilli et qui entend les conversations nous raconte que, presque chaque jour, elle entend les randonneurs du GR10 plaisanter à propos du Mas Nou. Nous pas, je l’ai dit, il faisait trop frais et nous n’avons rien vu qui qui prêterait à commentaire plus ou moins ironique.
Au moment de gagner notre tente, elle nous prévient qu’il y a des renards, que garder de la nourriture dans la tente est risqué. On lancera donc une ficelle au-dessus d’une branche pour mettre nos vivres en hauteur.
Vraiment, la pause au chalet de l’Albère est à recommander.
Ce jour, l’étape a fait 24 km. Le dénivelé positif a été de 890 mètres. Le dénivelé négatif a été de 503 mètres. Nous avons passé 8 heures 15 sur le chemin, pauses comprises.
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